Seuls les Américains pouvaient inventer des courses de baggers ! Et seule la marque Indian pouvait proposer à sa clientèle une version “RR” de son modèle Challenger.
Un bolide réservé à une très petite élite, car limité à 29 exemplaires à travers le monde.
Des courses de grosses motos touring équipées de fairings et de sacoches : voilà le genre d’idée improbable qui ressemble à un pari fou entre copains accoudés au comptoir, devant quelques bouteilles vides !
Et pourtant ces épreuves existent bel et bien aux USA et rencontrent un incroyable succès depuis trois saisons. L’écurie Indian Motorcycle n’a pas tardé à s’imposer dans cette nouvelle discipline sur piste et c’est pour célébrer la victoire de Tyler O’Hara aux championnats 2022, que la marque a décidé de commercialiser cette nouveauté. N’étant pas homologuée pour rouler sur la voie publique, les concepteurs de ce véhicule ont eu une totale liberté d’action pour la configurer exactement comme le racer de leur poulain ! Comme la série est limitée à seulement 29 exemplaires – en référence au numéro de course #29 de Tyler O’Hara – il va de soi que ces machines ne sont pas issues d’une chaîne de montage classique.
On est ici face à des engins manufacturés dans un service course, entièrement fabriquées à la main et avec les mêmes spécifications que la moto victorieuse au championnat de l’an dernier. Pour ce faire, Indian Motorcycle s’est appuyé sur l’expertise de l’enseigne S&S de LaCrosse, Wisconsin. Avec 65 années d’expérience dans la performance des gros bicylindres en V, S&S sait pousser ces motorisations dans leurs derniers retranchements, sans pour autant sacrifier la fiabilité. Ainsi, le bloc PowerPlus de la Challenger passe ici de 1768 cc à 1835 cc et développe la bagatelle de 140 chevaux pour un couple de 190 Nm. Quant à l’alésage du corps de l’injecteur S&S, il passe de 52 mm à 78 mm ! La maison Smith & Smith (anciennement Smith & Stankos) fournit également la ligne d’échappement 2-en-1, la transmission, le carter primaire en alu CNC, les tés de la fourche Öhlins (complétée par des amortisseurs arrière TTX de même marque), les commandes reculées ainsi que diverses pièces mécaniques et de partie cycle. Dont notamment le bras oscillant, le tendeur de chaîne automatique et le guidon réglable.
Le freinage se compose d’étriers Hayes (derrière) et Brembo (devant), venant pincer respectivement des disques EBC et Alpha Racing. Les jantes racing de 17 pouces, dont l’arrière est entraînée par une chaîne, sont chaussées de pneus de course Dunlop. Si le garde-boue arrière est en fibre de verre, les sacoches sont réalisées en fibre de carbone. Elles sont aussi symboliques que l’imposant carénage, la seule vocation de ces éléments de carrosserie étant de pouvoir concourir en catégorie King of the Baggers. La préparation mécanique s’accompagne aussi d’un sérieux gain de poids, la Challenger RR pesant une centaine de kilos de moins que son homologue de série. Ces 29 exemplaires seront commercialisés uniquement aux USA, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande, à un tarif qui dépasse de trois fois celui de la Challenger standard. Le prix d’une “Formule 1 de la moto” en quelque sorte…
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